Abeilles domestiques non indispensables

En Grande Bretagne, les abeilles domestiques ont diminué leur pollinisation de moitié depuis 1980.

Dans le même temps, les plantes cultivées nécessitant une pollinisation ont cru de 14% en moyenne.

Pourtant, aucune diminution de récolte, due à des difficultés de pollinisation, n’a été enregistrée sur cette période, ni en Grande-Bretagne, ni ailleurs sur la planète où cette double évolution s’est généralisée ces trente dernières années.

Cela est peu surprenant : depuis des dizaines de millions d’années qu’elles existent, les plantes ayant besoin d’une pollinisation (concombre, cerise, trèfle, noix, courge, pastèque, luzerne, oignon…) ont eu recours à des pollinisateurs sauvages, et ce bien avant l’invention des ruchées par l’espèce humaine il y a environ une dizaine de milliers d’années.

Parmi eux, les méconnus syrphes occupent une place significative.

Ces 5000 variétés de mouches que la nature déguise en abeilles, guêpes…, sont de très efficaces pollinisateurs en raison de leurs systèmes immunitaires à la fois plus complets et plus robustes que ceux des abeilles de ruches.

Les 250 espèces de bourdons contribuent également à compenser la moindre pollinisation des pensionnaires des apiculteurs : par exemple, leur intervention accroît de moitié les récoltes de tomates.

Quant aux abeilles sauvages, les 19200 variétés dénombrées à ce jour assurent une part prépondérante de la pollinisation d’une foule de plantes.

En Libye, celles de l’oasis de Koufra reçoivent, sans interruption depuis 10000ans, la visite d’abeilles dépourvues de parasites et dotées de gènes qui leur sont particuliers.

Essentiellement carnivores, les guêpes sauvages jouent un rôle plus effacé dans la pollinisation, à l’exception du fruit de la passion et de la figue que quelques espèces pollinisent avec succès (l’association guêpes /figuiers durant depuis 80 millions d’années).

C’est donc tout naturellement que l’ensemble de ces pollinisateurs sauvages s’est substitué aux déclinantes colonies d’élevage, continuant ainsi le fructueux mutualisme les liant à bien des végétaux.

Cependant, ces champions de la pollinisation ne sont pas épargnés par les comportements humains inappropriés.

Bien que ne concernant que des aires géographiques spécifiques, il a été constaté, autour de sites industriels Britanniques et Polonais, une baisse de moitié de la population d’abeilles sauvages du fait de leur contamination par des métaux lourds.

Plus inquiétant, 11 de leurs variétés ont été trouvées porteuses de virus en provenance d’abeilles domestiques dans trois états Américains : Illinois, New-York et Pennsylvanie.

Il a été démontré que le transfert des dits virus s’effectuait lorsque les occupantes des ruches les déposaient involontairement sur le pollen recueilli par ces pollinisateurs sauvages.

Si de telles contaminations prenaient de l’ampleur, la pollinisation planétaire serait alors réellement en danger, beaucoup plus que si les ruchées disparaissaient : le concours de ces dernières semble en effet être si modeste dans cette activité qu’aucune évaluation scientifique n’a été menée pour la mesurer.

Outre les indéniables impacts de plusieurs pesticides sur les colonies d’abeilles domestiquées, des facteurs intrinsèques interviennent dans leur déclin.

L’importation incontrôlée de reines Asiatiques par les apiculteurs d’Europe et d’Amérique du Nord au cours des années 60 et 70 du 20e siècle a certainement été déterminante.

En effet, ces abeilles d’Extrême-Orient étaient porteuses de parasites contre lesquels, depuis des milliers d’années, elles ont trouvé des parades limitant leurs actions virulentes.

Ces parasites ont alors investi les ruchées Européennes et Nord-Américaines qui ne sont pas parvenues à les enrayer.

Cette invasion a affaibli leurs systèmes immunitaires qui ne furent plus alors capables de s’opposer à l’intrusion des molécules chimiques aujourd’hui incriminées.

Cette invasion est également à l’origine de la perte de vigilance des pensionnaires des apiculteurs.

En effet, les ruches sécrètent une bière de levure qui attire une variété de coléoptères : encouragés par l’absence de réaction des abeilles, ces derniers s’y sont de plus en plus souvent installés à demeure, finissant même parfois par en chasser leurs occupantes.

Enfin, le propolis n’est pas toujours le bienvenu dans les ruchées, les récoltants de miel trouvant que cette substance collante gêne leur travail.

Pourtant, ce mélange de résines végétales et de cire, que les abeilles domestiques disposent à l’intérieur et à l’extérieur des ruches, empêche efficacement la prolifération de champignons pathogènes : privilégier les colonies qui en produisent le moins dans le but de faciliter l’exercice de l’apiculture n’est guère propice à sa continuation.

 

Sources :

- Bees’self medicate when infected with some pathogens, traduit en Français sur le site internet Physorg.com, 30.03.2012.
– Abundance and diversity of wild bees along gradients of heavy metal pollution, Journal of Applied Ecology, 09.11.2011; Physorg.com, 29.id.
– Pollination services in the U.K.: how important are honeybees? Agriculture, Ecosystems and Environment, 20.05.2011; Physorg.com, 16.06.id.
– Honeybees may be responsible for viruses in wild pollinators, traduit en Français sur le site internet Treehugger.com, 28.12.2010.
– Saharian bees survive 10000 years isolation, Treehugger.com, 22.06.2010.
– Bee species outnumber mammals and birds combined, Physorg.com, 11.06.2008.
– Hives ferment a yeasty brew which attract beetle pest, Physorg.com, 16.05.2007.

Produits et comportements “verts”(1) : fiat lux!

Les ampoules basse consommation passent pour avoir des vertus écologiques.

Pourtant, de nombreuses caractéristiques les concernant ne plaident pas en ce sens.

Le fait qu’elles produisent de la lumière plutôt que de la chaleur paraît être un avantage.

Cependant, dans les pays nécessitant du chauffage l’hiver, l’obligation de compenser la chaleur qu’émettaient les ampoules à incandescence va se faire sentir.

Autrement dit, les volumes d’énergies vouées au chauffage vont très certainement augmenter.

Par exemple, dans un pays comme la France où ce dernier est assuré pour les 2/3 par le fioul et le gaz (dont les combustions sont fortement émettrices de co2), cela va se traduire par une hausse de 3 millions de tonnes de co2 émis, accroissement dû au chauffage supplémentaire pour compenser le mini radiateur en moins que constituaient les ampoules à filament.

Est-ce que les volumes d’électricité vouées à l’éclairage vont diminuer grâce aux ampoules basse consommation ?

Rien n’est moins sûr.

En effet, depuis l’an 1700, chaque individu planétaire a constamment consacré 0,72% de son revenu annuel à son éclairage, et cela quelles que fussent les améliorations apportées, et a au total utilisé toujours plus de quantité de lumière artificielle.

Au surplus, par rapport à un adulte âgé de 20 ans, un enfant de 5 ans voit deux fois moins bien, et une personne de plus de 60 ans six fois moins bien.

Or, la structure démographique planétaire (de nombreuses personnes âgées dans l’hémisphère Nord, de nombreux enfants en bas-âge dans l’hémisphère Sud) ne correspond pas à l’utilisation généralisée d’ampoules dont la qualité de luminosité ne semble pas très probante.

Les composantes des ampoules basse consommation ne sont pas non plus très rassurantes.

Les ampoules fluocompactes (cf. : c compact fluorescent lamp) contiennent du mercure, dont la vapeur libérée après une cassure est supérieure aux normes admises, tandis que le champ électromagnétique dans un rayon de 20 cm autour de leurs culots est d’une puissance supérieure à celle acceptable.

Les diodes électroluminescentes (led : light-emitting devices) sont composées d’une douzaine de substances toxiques, parmi lesquelles figurent le plomb (jusqu’à 8 fois les niveaux autorisés), le phosphure d’indium (cancérogène), l’arsenic, etc., composés favorisant les déclenchements de maladies neurologiques, rénales, d’hypertension…

Les impacts sanitaires des ampoules basse consommation sont d’ores et déjà mesurables sur d’autres champs pathologiques.

Ainsi, comme il en va avec les équipements sans fil en général, l’électricité qu’elles génèrent contribue-t-elle à élever le taux de glycémie.

Quant aux diodes électroluminescentes, deux impacts sont à mentionner :

- l’effet photochimique liée à la lumière bleue qu’elles dégagent : les enfants dont le cristallin ne filtre pas encore certaines longueurs d’ondes trop énergétiques et les personnes atteintes de maladies oculaires peuvent être frappés de lésions rétiniennes ;

- la petitesse des diodes fait qu’elles émettent une lumière très concentrée, provoquant un éblouissement (celui-ci constitue d’ailleurs une catégorie reconnue de la pollution lumineuse)ayant pour conséquences :

- une moins bonne synchronisation des rythmes circadiens, c’est-à-dire ceux d’une durée d’environ 24 h,

- 5 fois moins de production de mélatonines par la glande pinéale du cerveau, mélatonines elles-mêmes à l’origine de la production d’antioxydants et d’anticancéreux.

Au total, donc, un bilan bien peu écologique, surtout si l’on y ajoute la quantité d’énergie supplémentaire nécessaire à leur fabrication : 5 fois plus que pour celle des ampoules à incandescence, cet écart étant essentiellement attribuable à l’extraction des terres rares (terbium, lanthane, europium et néodyme) sans lesquelles les ampoules basse consommation ne peuvent fonctionner.

 

Sources :

- Ce système n’est pas sans danger, Le Parisien Economie, 03.10.2011.
– Danger to exposure to white light, traduit en Français sur le site Newswise.com, 11.09.2011.
– Mercury vapor released from broken compact fluorescent light bulbs can exceed safe exposure levels, traduit en Français sur le site physorg.com, 06.07.2011.
– Led products billed as eco-friendly contain toxic metals, Physorg.com, 10.02.2011.
– Led promise brighter future, not necessarally greener, newswise.com, 24.08.2010.
– La lampe à basse consommation, une idée faussement lumineuse, Les Echos, 10.03.2009.
– Dirty electricity elevates blood sugar among electrically sensitive diabetics and may explain brittle diabetes, traduit en français dans Biologie et Médecine Electromagnétique, 06.06.20008.

Mondialisation naturelle

Le Montana est l’un des états Américains jouxtant le Canada.

Si ses habitants veulent savoir à l’avance quelles sortes de cultures pratiquer, au printemps, ou à quels genres d’activités récréatives ils vont pouvoir s’adonner à cette même période, c’est vers le large du Pérou qu’ils doivent se tourner.

En effet, une corrélation a été établie entre la température de la mer à 5500 km de cet état américain et la météorologie qui va l’affecter.

A partir de données ininterrompues entre 1901 et 2000, il s’avère que lorsque la température du Pacifique Péruvien est plus chaude que la moyenne de novembre à mars, le Montana connaîtra des conditions climatiques sèches et chaudes du mois de décembre de la même année au mois de juin de l’année d’après.

Au cours de ces 7 mois, elles se traduiront par une diminution de 20 % des précipitations et par au moins 20 jours de température extrêmement élevée.

Dans ces mêmes laps de temps respectifs, lorsque la température de l’océan baignant le Pérou est plus froide que la moyenne, une météorologie fraîche et humide prédominera dans cet état.

Il est probable que bien d’autres mondialisations naturelles soient à l’œuvre sur la planète, qu’elles soient issues de mécanismes existant depuis longtemps(le phénomène El Nino/La Nina dans cet exemple), ou qu’elles soient nouvellement créées par le réchauffement global.

 

Source :

- Link discovered between Montana weather and ocean near Peru, Physorg.com, 22.07.2011.

 

JEAN-LUC MENARD