Commentaire Menace sur nos neurones : Alzheimer, Parkinson - 8/11/11
Menace sur nos neurones : l’émission radio
Livre à lire, à offrir, à faire lire impérativement.
Menaces sur nos neurones de Marie Grosman et Roger Lenglet (paru aux éditions Actes Sud dans la collection « Enjeux de société ») est un livre décisif, qui procède à un état des lieux scientifique approfondi des causes de l’explosion des maladies du cerveau, dénonçant l’attitude des autorités et la paralysie de la prévention. Et qui montre comment stopper cette pandémie. Il s’agit à la fois d’un véritable travail de recherche, appuyé sur une analyse rigoureuse des données, et d’un ensemble de révélations sur l’affairisme qui entretient le fatalisme : un voyage scientifique documenté et impeccable dans sa glaciale véracité. En témoigne la quarantaine de pages de notes et de références qui nous scotchent à nos réalités toxiques sans aucun répit. Bien fait pour nous ! Nous prenons ici la mesure de notre ignorance…
Ce livre frappe donc avant tout par sa rigueur et l’approche très détaillée de chaque filière toxique, présentée d’une façon précise, à partir d’études ou vérifications qui sont pour la plupart cachées par les instances officielles ou restent confinées dans le cercle feutré des experts qui se gardent bien d’en parler dans les médias. On a beau se croire déjà «avertis», on doit reconnaître que ce livre est autant une découverte qu’une remise à niveau capitale.
Qu’il s’agisse de la transmission de substances neurotoxiques par la mère à son enfant via le cordon ombilical et le placenta, à la contamination par l’eau que nous buvons, les milles manières des métaux lourds de s’installer durablement parmi nos neurones, des médicaments inefficaces mais délétères qui participent à cet empoisonnement, sans oublier les particules ultrafines polluant l’air et entrant sous nos crânes par l’escalier de service qu’est le nerf olfactif, les épandages de boues toxiques, les adjuvants des vaccins et d’autres encore… nous comprenons vite que nous vivons dans une bulle éminemment toxique. Et au-delà de la seule description du système, les auteurs nous amènent à comprendre comment en déjouer les pièges, collectivement et individuellement.
Ce que nous ignorons, et que ce livre met en lumière, c’est d’abord l’augmentation vertigineuse du nombre d’affections neuropsychiatriques au-delà de la maladie d’Alzheimer, et la manière dont les autorités ont laissé courir ces pandémies. On y découvre, par exemple, que la maladie de Parkinson touche, non seulement de nombreux agriculteurs, mais aussi monsieur Tout le Monde. Et que l’augmentation du nombre de malades d’Alzheimer n’est pas liée au vieillissement de la population, contrairement aux informations qui nous en sont données. Au fil des pages, l’ouvrage démontre qu’au-delà d’une apparente négligence des autorités, une connivence existe entre les décideurs politiques, les leaders médicaux et les industries du médicament, jusqu’à pointer précisément comment ces dernières planifient leurs bénéfices et les partagent entre soi, dans une joyeuse ambiance de spéculation commercialisant les maladies, et investissent sur la multiplication du nombre de malades prévue pour les prochaines décennies. De l’art de s’enrichir en prétendant prendre soin des victimes qu’on cause soi-même… Les preuves qui nous sont données ici sont accablantes.
Ce véritable «traité» de toxicologie et d’épidémiologie éclaire les abîmes de notre ignorance et nous réveille. On ne peut certes pas tout savoir et l’on craint communément de devoir se défendre de tout. Mais cette lecture est incontournable pour tous ceux qui préfèrent savoir comment faire reculer les causes neurotoxiques, plutôt que de les laisser s’installer en eux et continuer à faire des ravages dans la population. D’autant qu’au-delà du vertige ou des frayeurs que le lecteur peut éprouver dans un premier temps devant la dureté des vérités, il nous informe et nous oriente sur nos choix à venir. Résultat des courses : on est fasciné de bout en bout par la savante démonstration, on est dedans et on y reste. Et quand on la termine, on en sort changé : on se sent beaucoup plus fort. Cette révolution est parfaitement comparable à celle que l’on a vécue avec la découverte des microbes, d’abord refusée par le corps médical et l’opinion. Nous ne voulions accepter alors que des créatures invisibles à l’œil nu couvraient la surface du monde et dont certaines étaient la cause d’épidémies épouvantables de peste et de choléra tuant des millions de personnes. « On ne peut pas faire attention à tout et tout nettoyer tout le temps, laver nos mains entre chaque patient, et même nos ustensiles ! » se récriaient des médecins catastrophés. Changement de culture : il faut désormais aussi apprendre à se protéger des nouvelles molécules qu’on place dans notre environnement quotidien, dont certaines sont neurotoxiques à notre insu, quand d’autres sont cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques. Tout comme chaque virus qui est à l’origine de différentes maladies infectieuses. A ceci près que les auteurs indiquent un changement de paradigme : les toxiques chimiques interagissent entre eux, et beaucoup plus que ne le font les germes infectieux…