Commentaire Blog d’un écologue : avril 2016 - 28/04/16

 

Créateurs de diversités

Toutes les sortes d’écosystèmes existent grâce à la diversité des espèces animales et végétales, toutes les sortes d’espèces prospèrent via des écosystèmes perpétuellement renouvelés, les uns comme les autres étant en forte osmose.

Les zostères sont des plantes à fleurs, vivant le long des côtes tempérées et tropicales, qui se reproduisent soit par multiplication d’organes souterrains appelés rhizomes, soit par production de minuscules graines.

Dans la baie de Chesapeake (côte Est des USA), entres autres, ces dernières sont consommées par divers animaux aquatiques qui en excrètent une partie intacte plus loin.

C’est ainsi que les poissons-globes les rejettent en moyenne à 55 mètres d’où ils les ont mangées, les tortues-diamants à 1 500 mètres, les fuligules (des canards plongeurs) à 15 000 mètres, etc., assurant aux zostères une expansion régulière… et s’assurant pour eux-mêmes de nouvelles zones de nourrissage.

A l’intérieur des forêts tropicales, les arthropodes (mille-pattes, araignées, …) contribuent à former de l’humus avec des champignons microscopiques.

Ceux-ci déploient leurs filaments, en moyenne 260 kg/ha, sous forme de grands réseaux qui décomposent les feuilles mortes et fournissent aussi nourriture, logis et voies de communication aux arthropodes, tout cela permettant le maintien de la diversité sylvestre.

Le processus est en partie inverse au cœur du parc naturel de la Sierra Nevada, dans la région de Grenade en Espagne.

En effet, mulots et souris excrètent peu de graines intactes des chênes verts, pins, etc. qu’ils consomment, ce qui a pour conséquence de faire apparaître peu à peu un autre écosystème, la garrigue, à la place des forêts encore présentes actuellement.

Erreur de la nature?

Non, évolution vers un écosystème végétal plus apte à tirer parti du réchauffement climatique : ajoncs, romarin, chèvrefeuille, buis, genévriers, euphorbes, etc. dont se composent les garrigues sont effectivement davantage en phase avec des sécheresses répétées que les essences d’arbres peuplant ces contrées depuis longtemps.

Sans compter que la garrigue fournit aux rongeurs un habitat plus protecteur face à leurs prédateurs : mulots et souris n’ignorent pas ce qu’ils font en digérant complètement la majorité des graines d’arbres désormais indésirables.

Comment faire lorsque l’on ne dispose pas d’éléphants pour répandre des graines végétales ?

Réponse : on fait appel à des poissons.

Dans la jungle amazonienne, dépourvue de pachydermes, les gramitana, proches des piranhas quoique essentiellement frugivores, accomplissent les mêmes tâches que les éléphants ailleurs.

Chacun d’entre eux excrète chaque semaine 3 000 graines intactes de 22 essences d’arbres différentes à 5,4 km de l’endroit où il les a ingérées, soit la même distance parcourue par les éléphants au moment de leurs excrétions.

 

Sources :

- Study reveals that animals contribute to seagrass dispersal, www.phys.org, 19 décembre 2012

- Invisible fungi crucial for rainforest diversity, www.phys.org, 21 décembre 2011

- Overfished Amazon fish disperse seeds long distances, www.phys.org, 19 avril 2011

- Small rodents encourage the formation of scrubland in Spain, www.phys.org, 27 août 2009

 

 

Travaillez, travaillez, et pollution vous aurez

« Ce n’est pas parce qu’il y a du smog que les Londoniens travaillent, c’est parce que les Londoniens travaillent qu’il y a du smog. »

Cette citation du dramaturge irlandais Oscar Wilde remonte aux années 1890.

Aujourd’hui, elle concerne l’ensemble de la planète via la pollution atmosphérique.

En moyenne, les jours non travaillés sur la terre se traduisent par une diminution de 37,5 % de la concentration atmosphérique des divers oxydes d’azote émis par :

- L’emploi de combustibles fossiles pour produire de l’électricité ;

- Les transports terrestres et aériens ;

- Les épandages d’engrais ;

etc…

C’est ainsi, entre autres, que ces journées sont davantage ensoleillées en Espagne et qu’en Israël les vendredis dans les cités arabes et les samedis dans les villes juives sont beaucoup moins pollués.

Quant aux sulfates issus des oxydes d’azote, ils ne proviennent pas seulement des activités professionnelles locales : en Californie, par exemple, 1/4 d’entre ceux présents toute l’année dans l’atmosphère a pour origine des fabrications chinoises destinées à la consommation américaine, alors que leur part dans la pollution atmosphérique de la côte Est des Etats-Unis a diminué du fait de ces mêmes transferts de fabrication.

Les augmentations du chômage ont pour corollaires des baisses concomitantes de concentration de monoxyde de carbone et de dioxyde d’azote dans l’ensemble de l’atmosphère terrestre : pour ne citer qu’un exemple, respectivement -17 % et -12 % en Californie entre 2006 et 2010 lorsque le chômage y est passé de 5 % à 12 %.

Par ailleurs, la croissance de la pollution atmosphérique les jours travaillés favorisent aussi, entre autres phénomènes météorologiques extrêmes,  la survenance de tornades plus violentes et plus mortelles ces journées-là.

Dans le sud-est des USA, entre 1995 et 2009, de minutieuses recherches ont montré une telle corrélation : les particules de pollutions étant trop petites pour former des précipitations, leur très grande concentration produit un gros surplus d’énergie s’exprimant par de forts accroissements d’éclairs d’orages et de puissance des vents qui deviennent des tornades surpuissantes entre les lundis et vendredis, beaucoup moins fortes les samedis, dimanches et fériés.

Et comme les tornades concernent désormais à peu près toutes les zones géographiques planétaires…

 

Sources :

- Air pollution tried to exports : blowback causes extra day per year of ozone smog in Los Angeles, www.phys.org, 20 janvier 2014

- Recessions and health the impact of economics trends on air pollution in California, Science Daily, 12 septembre 2012

- New research may explain why serious thunderstorms and tornados are less prevalent on the weekends, www.phys.org, 22 décembre 2011

 

 

 

Opportuns contrôles

Les mécanismes naturels régulant les substances qui sont nocives en cas de concentration excessive se comptent par centaines.

Parmi eux, de simples arêtes de poissons décontaminent des sols perclus de plomb : le phosphate qu’elles contiennent s’y lie, le dissout et le transforme en pyromorphite, un cristal écologiquement inoffensif.

A Oakland, dans la baie de San Francisco, il n’a pas fallu plus de deux semaines pour que cette transformation se réalise.

Avec le réchauffement climatique, non seulement les arbres s’implantent de plus en plus haut sur les versants montagneux, mais leurs racines connaissent également un essor supplémentaire dans les sous-sols.

De ce fait, il se produit alors une dissolution accrue des roches qu’elles rencontrent : les composantes ainsi obtenues attirent le CO2 atmosphérique et le capture en un stockage naturel pouvant durer plusieurs milliers d’années.

Quant à l’Afrique subsaharienne, elle peut compter, entre autres, sur l’acacia Faidherbia Albida pour doper les cultures.

En effet, ses feuilles fixent une grande quantité d’azote atmosphérique et tombent en même temps que les graines de mil, sorgho, maïs, etc. sont semées, leur apportant ainsi des éléments nutritifs naturels, ces mêmes feuilles repoussant pendant la saison sèche, ce qui réamorce ce cycle pour l’année suivante.

100 acacias/ha multiplient par trois les récoltes par rapport à celles issues de parcelles qui en sont dépourvues.

La nature a l’habitude de résoudre tous les problèmes environnementaux survenus depuis des centaines de millions d’années : utiliser  ses technologies pour ceux provoqués par les activités humaines serait plus efficient que de recourir aux technologies « vertes », n’ayant d’autre raison d’être que de substituer un business « écologique » à un business industriel.

 

Sources :

- The roots in the mountains « acted like a thermostat », for millions of years, www.phys.org, 05 février 2014

- Fish bones used to decontaminate soil in lead-poisoned neighborhood, www.phys.org, 15 août 2011

- Scientists announce unique acacia tree’s promise to revive African soils, www.phys.org, 24 août 2009

 

Jean-Luc Ménard

 

Commentaire Blog d’un écologue : novembre 2015 - 17/12/15

Médicaments naturels efficaces

De nombreux individus d’espèces animales et végétales recourent, en toute conscience de cause, à des substances naturelles afin de faciliter la vie de leur progéniture ou la leur propre.

Par exemple, les papillons monarques femelles pondent préférentiellement leurs œufs sur les 140 espèces d’asclépiades (des plantes herbacées) dont bon nombre sont dotées, entre autres substances, de concentrations de cardénolides (des types de stéroïdes naturels) qui conduiront à la mort prématurée des parasites internes des futures chenilles.

Pour le même genre de raison, les oiseaux moqueurs, également appelés rossignols d’Amérique, accueillent avec faveur les œufs des vachers luisants (des passereaux) dans leurs nids, car ils sont porteurs d’agents chimiques efficients contre les parasites : un processus à l’avenir assuré, car, grâce au réchauffement, les vachers luisants se sont récemment répandus d’Amérique du Sud vers les Antilles et le sud de la Floride, en attendant d’autres expansions.

 

C’est à ce qui serait pour nous, humains, une ivresse mortelle que prépare pour ses larves Drosophilia Mélanogaster, une mouche de 3 à 4 millimètres de long. Plusieurs variétés de guêpes ont en effet la mauvaise manière de pondre leurs œufs dans ses larves, en vue de les dévorer de l’intérieur. C’est pourquoi cette mouche pond ses œufs sur des fruits : les larves les ingèrent, des levures et protéines les transformant en alcool (à tel point que ces larves atteignent un taux d’alcoolémie sanguin égal à 10 %). Cet alcool développe alors une puissante toxine propre à éliminer 60 % des œufs de guêpes.

Dans les agglomérations urbaines planétaires, nouveaux eldorados pour nombre d’espèces animales et végétales, roselins, moineaux, pinsons… ont bien compris le haut intérêt de récolter… des mégots de cigarettes. En effet, la nicotine qu’ils contiennent dégage des toxines suffisantes pour éloigner des nids de mites et acariens indésirables. Ils ont probablement appris cela de la plante sauvage Nicotiana, tout comme les larves des papillons sphinx qui mangent la nicotine des plants de tabac : elles l’excrètent ensuite, dispersant alors des nuages de répulsifs qui dissuadent les araignées-loups de les manger.

Les plantes, quant à elles, peuvent compter sur de nombreux micro-organismes : par exemple, les 160 espèces de trichodermes (des champignons ou des moisissures) sont souvent équipés de gènes spécialisés dans la perception des caractères sensibles du monde extérieur et alertent ainsi les plantes de maladies les menaçant, les néophytes (des bactéries ou des champignons) jouant des rôles similaires auprès des arbres.

 

Sources :

- Tobacco hornworm found to use nicotine to create « defensive halitosis », www.phys.org, 31 décembre 2012

- Le mégot, matériau de construction du moineau Mexicain, Le Monde, 29 décembre 2012

- Fruit flies medicate their larvae with alcohol, www.phys.org, 22 février 2012

- Fruit flies use alcohol as a drug to kill parasites, www.phys.org, 16 février 2012

- Monarch butterflies use medicinal plants to treat offspring for disease, www.phys.org, 11 octobre 2010

 

 

Médicaments naturels illusoires

On portrait croire les poudres de perlimpinpin, autrefois vendues comme panacées par des charlatans, reléguées aux musées des souvenirs : il n’en est rien.

Témoins les 5 000 lions et 6 000 tigres élevés en captivité, respectivement en Afrique du Sud et en Chine, dans le but principal de « soigner », entre autres, la malaria. Ou encore les 1 215 rhinocéros tués en 2014 en Afrique du Sud (contre 13 en 2007), où vivent 80 % de leur population mondiale, dont les cornes préalablement pilées acquièrent des vertus de « remèdes ». Sans parler des geckos (des lézards) qui, une fois séchés et dûment pulvérisés, « guérissent » du sida et du cancer : rien qu’à Taïwan, 15 millions d’entre eux ont été importés des Philippines, de Malaisie, d’Indonésie… de 2004 à 2012.

Un pas supplémentaire est franchi lorsque les « médicaments » sont contaminés dès avant leurs emplois. C’est par exemple le cas de nombre de plantes « médicinales » chinoises : chrysanthèmes, chèvrefeuilles, jujubes, bulbes de lys… démarrent les « traitements » percluses de 42 résidus de pesticides différents, dont 18 interdits en Europe, et 3 en Chine même.

 

Et que dire de l’empoisonnement volontaire de vautours à capuchons et de milans noirs (parmi beaucoup d’autres rapaces) pratiqué en vue de leurs captures en Afrique, sinon que l’utilisation des poudres ainsi contaminées qui en sont issues risque de soulager encore moins migraines et épilepsies. Quant à administrer de la bile d’ours pour apaiser douleurs et fièvres, on ne peut s’empêcher de rapprocher l’enfermement à cet effet de 50 000 ours noirs (rien qu’en Chine et Vietnam) du fait de leurs classements « en voie de disparition » en Asie…

 

Ces comportements humains inopportuns sont à associer à d’autres, tout aussi peu reluisants :

- Dans les parcs zoologiques et aquatiques planétaires, plus de 15 000 animaux sont tués chaque année ;

- Rien qu’aux USA, les chats de compagnie occisent 3,7 milliards d’oiseaux/an ;

- 136 pays fabriquent leur papier à partir de bois issus de forêts primaires composées d’essences rares ;

- 500 millions de poissons sont capturés annuellement pour alimenter les aquariums domestiques ;

- 350 millions d’individus appartenant à des milliers d’espèces végétales et animales font chaque année l’objet de trafics illégaux, etc.

 

90 % des espèces qui disparaissent sont victimes de ces pratiques alors que seulement 10 % de ces disparitions sont à attribuer au réchauffement, pollutions et pertes d’habitats. La nature s’adapte sans problème particulier aux changements environnementaux, mais a bien plus de mal avec les nombreuses attitudes directement prédatrices des humains… qui se gardent de les inscrire au programme d’une conférence mondiale.

 

Sources :

- Growing numbers of rhinos poached for horns in South Africa, www.phys.org, 30 août 2015

- Raptors in West and Central Africa threatened by trade for bushmeat and fetish, www.phys.org, 24 août 2015

- Les pesticides contaminent jusqu’aux plantes médicinales chinoises, Greenpeace, 04 juillet 2013,

- L’appétit asiatique pour les os de lions fait la fortune des élevages d’Afrique du Sud, Le Monde, 09 mars 2013

- Les « fermes » de tigres en Chine accusées d’alimenter un commerce clandestin pour la médecine traditionnelle, Le Monde, 27 février 2013

- Chinese scientists call for ban on bear farming, www.phys.org, 26 avril 2012

- Activists urge protection of hunted gecko species, www.phys.org, 16 novembre 2011  

 

Précoces impacts (3) : bruits de bottes

Au début du XXIIe siècle avant J.C., de faibles variations climatiques ont créé sécheresse et manque d’eau dans la région entourant l’empire akkadien qui couvrait alors les actuels Irak et Syrie.

S’en sont suivis famines, afflux de migrants, militarisation de cet empire, puis des affrontements armés qui ont conduit à l’élimination de l’empire akkadien, comme celle des migrants.

Entre 2006 et 2010, la Syrie a connu sa pire et plus longue sécheresse du XXe siècle, y  provoquant une baisse d’1/3 des récoltes, un doublement du prix des céréales, et une migration d’1,5 million de personnes des campagnes vers les villes.

Pourtant, en Syrie comme ailleurs, les problèmes environnementaux ne constituent actuellement que la seconde cause des migrations. En effet, d’ores et déjà, 60 millions de personnes sont des réfugiés de guerre, 37 millions des réfugiés environnementaux. A ce jour, 86 % d’entre eux sont accueillis par des pays pauvres ou émergents, 14 % par des pays riches.

 

Cependant, une seconde vague a commencé à s’ébranler et se déploiera sur les années qui viennent :

- 50 millions au titre de l’aridification de leurs terres ;

- 50 millions poussés à émigrer par les déplacements répétés qu’ils subissent du fait des catastrophes naturelles, notamment ouragans et inondations.

Les pollutions affectant leurs sols agricoles mènent la Chine, le Japon, les USA, l’Union Européenne, etc. à annexer plus de 70 millions de terres cultivables en Afrique, Asie et Amérique du Sud principalement, en chassant les individus qui y vivaient : ces derniers deviennent alors des migrants supplémentaires.

Le passage de 30 conflits armés en 2010 à 44 en 2013, associé d’une part à  des accroissements exponentiels d’achats et de ventes d’armes entre 2010 et 2014 et d’autre part à  des émigrations en forte augmentation - 10 000 personnes/jour en 2010, 42 000 en 2014 (soit de 3,6 ms à 15 ms/an) -,

laisse penser que l’espèce humaine s’apprête à « régler » les innombrables problèmes religieux, économiques, ethniques, environnementaux, financiers et sociaux qu’elle s’est elle-même créés par de multiples confrontations guerrières, militaires et civiles, comme elle l’a fait tant de fois durant les 10 000 dernières années.

La généralisation planétaire de ces stades suprêmes de violence est d’ores et déjà précédée de comportements de niveau moindre, mais cependant significatifs :

- Quelques dixièmes de degrés supplémentaires de température atmosphérique causent des hausses de violences domestiques (Australie…), ethniques (Europe, Asie…), criminelles (USA, Tanzanie…) ;

- Des diminutions de précipitations liées à des moussons défaillantes entraînent des augmentations de 8 % des assassinats de femmes en Inde.

A l’inverse,

- Des inondations excessives répétées au Pakistan y suscitent des accusations proférées par des djihadistes : « l’Inde a ouvert ses barrages pour noyer le Pakistan » ;

- Accumulés au fil du temps, des droits d’utiliser 5 fois plus d’eau que la quantité fournie par des précipitations satisfaisantes crée des tensions en Californie où une sécheresse sévit pour la 5e année consécutive.

La pétrodictature que devient le Canada depuis 2006 préfigure probablement le destin mondial des savoirs :

- Autodafés de plusieurs milliers de livres suite à la fermeture de 12 bibliothèques scientifiques ;

- Rideau de fer tiré entre la population et la communauté scientifique par l’obligation faite à cette dernière de soumettre leurs déclarations à un « bureau des relations avec les médias » ;

- Suppressions de dizaines de laboratoires et de centres de recherches sur le climat, l’écotoxicologie, les ressources halieutiques, la qualité de l’eau (alors que ce pays contient le plus grand nombre de lacs d’eau douce au monde)…

ect.

 

Sources :

- Lower rainfall could spark domestic violence dowry killings in India, www.phys.org, 18 juin 2015

- Did climate change help spark the Syrian war? www.phys.org, 02 mars 2015

- Far more displaced by disasters than conflict, www.phys.org, 17 septembre 2014

- California has given away rights to far more water than it has, www.phys.org, 20 août 2014

- Canada’s closure of science librairies riles researchers, www.phys.org, 11 janvier 2014

- Le Canada s’attaque à son patrimoine scientifique, Le Monde, 09 janvier 2014

- Climate strongly affects human conflict and violence worldwide, www.phys.org, 01 août 2013

- Journal urges Ottawa to stop muzzling scientists, www.phys.org, 02 mars 2012

- La désertification touche 1,5 milliard de personnes, Le Monde, 21 septembre 2011

 

Jean-Luc Ménard

 

Commentaire Blog d’un écologue : juillet 2015 - 14/08/15

Endurance

Le traquet motteux a le poids d’un moineau sous-alimenté : 25 grammes.

Pourtant, ce passereau insectivore accomplit chaque année une migration de 29 000 kms, en en parcourant à peu près 290 chaque jour.

S’il y consacre beaucoup d’énergie, il n’en dépense aucune à construire son nid : ripicole (nichant dans des crevasses de rochers), ou terricole (occupant d’anciens terriers de lapins), il s’assure ainsi une reproduction régulière.

Les environ 2,9 millions de traquets motteux actuellement présents sur la planète vont cependant devoir peut-être modifier leurs comportements.

De même que pour d’autres espèces migratoires, le réchauffement climatique change la donne : bien des migrateurs renoncent en effet à ces coûteux voyages, car ils bénéficient désormais de conditions thermiques proches de celles qu’ils allaient auparavant chercher ailleurs.

Ces économies d’énergie se traduisent alors par des améliorations en matière de nidification, diversité nutritive, protection des oisillons, etc., même si des pathologies inédites peuvent leur poser problème.

En effet, demeurant aux mêmes lieux en permanence, ils sont parfois exposés à des virus ou des parasites qui se manifestent à des périodes durant lesquelles ils en étaient absents.

Toutefois, même si les premiers temps d’espèces devenues sédentaires se sont révélés difficiles à cet égard, des adaptations ultérieures à ces nouvelles maladies leur ont souvent permis de les surmonter et de tirer un parti globalement positif de l’arrêt des énergivores migrations.

 

Source :

Feather weight songbird is a long-distance champ, traduit en français surwww.physorg.com, 15/02/2012

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Commentaire Blog d’un écologue : avril 2015 - 27/04/15

 
Utilisations naturelles du soleil

Il est bien connu que les végétaux emploient le rayonnement solaire pour assurer leurs développements via la photosynthèse. Mais des organismes animaux se servent aussi de la chaleur solaire afin de prospérer.

 

Parmi de nombreux exemples, en voici trois issus de genres différents du vivant :
- les coraux rouges et violets des écrans qui absorbent la totalité du rayonnement solaire, ce qu’aucun panneau solaire de conception humaine ne peut faire ; ainsi, ces coraux font régner une température propice à maintenir en permanence une quantité d’algues suffisant à leurs appétits.
- la plupart des bactéries marines sont dotées d’un pigment, la proteorhodopsine : cette dernière capture la lumière solaire et la transforme en énergie de croissance pour bon nombre du milliard de bactéries existant dans chaque litre d’eau de mer.
- blâmé pour son goût prononcé des abeilles domestiques, le frelon Asiatique n’en constitue pas moins un véritable panneau solaire naturel ; il est en effet pourvu d’une double structure :
- l’une, brune, faite de cuticules antireflet, formant un réseau de diffraction, permet d’augmenter la quantité de lumière solaire absorbée, piégeant ainsi efficacement les rayons solaires,
- l’autre, jaune, récoltant l’énergie contenue dans ces derniers et la transformant en énergie continûment à la disposition du frelon.

Cette énergie permanente l’autorise alors à être actif même pendant les heures les plus chaudes de son environnement. Bien évidemment, aucune obligation de stocker cette énergie solaire ne s’impose au frelon Asiatique, à rebours des humains contraints de garder l’électricité produite par le soleil aux moyens de batteries nocives pour l’environnement, car composées de nanoparticules, métaux lourds, produits chimiques…
 

Sources :

- How the purple and pink sunscreens of reef corals work, en Français sur Physorg.com, 23.01.2013.
- Oriental hornets are literally solar powered, en Français sur Treehugger.com, 06.12.2010.
- Marine bacteria can create environmentally friendly enegy source, Phys, 10.01.2007.

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Commentaire Blog d’un écologue : janvier 2015 - 29/12/14


Entretien radio avec Jean-Luc Ménard sur le climat

Commentaire Blog d’un écologue : novembre 2014 - 17/11/14

Ce n’est pas moi, c’est l’autre

Lorsqu’il s’agit de rejeter la responsabilité de déboires environnementaux sur d’autres espèces, bon nombre d’humains font preuve d’une imagination sans guère de limites.

Ainsi, la hausse de 0,90 degré de la moyenne des températures australiennes entre 1880 et 2013 serait due avant tout… aux chameaux redevenus sauvages au début du 20e siècle, car abandonnés au profit du transport ferroviaire.

De quelques milliers alors, ils sont aujourd’hui 1,2 million, le lent métabolisme des camélidés expliquant qu’ils ont moins besoin de nourriture pour prospérer, comme c’est le cas dans les déserts de l’outback Australien.

Ce faisant, le méthane rejeté via leurs rôts s’établit également à peu de choses : 45 kg/individu/an (soit l’équivalent d’une tonne de co2), ne justifiant pas la préconisation d’abattage massif de cette population animale sauvage faite par les actuels dirigeants de ce pays.

Ces derniers feraient plutôt mieux de considérer les éléments suivants comme contributeurs majeurs au réchauffement, tant global qu’australien.

- Chaque Australien émet 21 tonnes de co2/an (chaque chameau : 1 tonne/an, soit 21 fois moins), et occupe ainsi la première place mondiale (devant l’Américain, le Canadien, etc…).

- Depuis 1850, l’Australie a émis 12 milliards de tonnes d’équivalent co2 (les chameaux : 100 millions de tonnes, depuis leur introduction vers 1880).

- Le boom de l’exploitation charbonnière depuis l’an 2000 fera que le contenu de ces nouvelles mines représentera 51 milliards de tonnes d’émissions supplémentaires de co2.

ETC…

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Commentaire Blog d’un écologue : juillet 2014 - 16/08/14

Chaleur Norvégienne

Sans lien avec le réchauffement global, la Norvège a toujours joui d’une température moyenne annuelle de 5 à 10 degrés plus chaudes que celles régnant sur des régions planétaires situées à la même latitude qu’elle.
C’est à un double phénomène naturel, air et eau, que ce pays doit cette douceur inattendue.
L’air : celui venant de l’est de l’Amérique du Nord est contraint de contourner les Montagnes Rocheuses, se chargeant alors de chaleur et d’humidité qu’il absorbe et qu’il répandra, plusieurs milliers de kms plus loin, sur la Norvège.
L’eau : les vents du Nord chassent l’eau froide des côtes Norvégiennes par le détroit du Danemark (entre Islande et Groenland), tandis que les masses d’eau réchauffées de la dérive Nord-Atlantique (improprement appelée Gulf Stream) arrivent dans la mer de Norvège.
Ce courant chaud a un débit proprement hallucinant : chaque seconde, ce sont 8,5 millions de ms3 qui s’y déversent, 7 fois plus que le total des rejets de tous les cours d’eau planétaires dans tous les océans et mers (soit 1,2 million de ms3).
Il n’est alors pas surprenant, qu’entre autres conséquences, ces deux phénomènes fassent de Bergen, ville située au Sud-Ouest de la Norvège, la cité la plus arrosée d’Europe : 2250 mms de précipitations/an, avec un record de 85 jours consécutifs de pluies établi entre Octobre 2006 et Janvier 2007.

 

Sources :

- Cold wind makes Norvegian sea warmer, en Français sur Physorg.com,11.10.2012.
- North America Rocky Mountains affect Norway’s climate, en Français sur Science Daily.com, 06.09.2012.

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