Commentaire Blog d’un écologue : mars 2014 - 17/03/14

Loin de la sylviculture

Les monocultures d’arbres ont essentiellement deux impacts négatifs, quelles que soient les essences cultivées ou leurs lieux de culture :

- une seule essence ne dégage qu’une sorte d’odeur répulsive, dissuadant peu de sortes de parasites, et n’attire que quelques espèces régulatrices de prédateurs, alors que plusieurs essences présentes simultanément dissuadent des dizaines de genres de parasites, tant par de multiples effluves olfactives que par la multiplicité de leurs régulateurs (oiseaux, insectes, …) séduits par cette variété.

- des plantations massives d’arbres au même moment impliquent qu’ils ont les mêmes âges, ce qui réduit dès le départ leur alimentation en eau : en effet, ces âges similaires font que leurs racines vont chercher ce précieux liquide aux mêmes profondeurs, la où des arbres d’âges différents envoient leurs systèmes racinaires à des profondeurs diverses.

C’est pourquoi incendies et tempêtes occasionnent souvent d’impressionnants dégâts au sein de sylvicultures dévorées par de nombreux parasites (dendroctones, mineuses, scolytes, chenilles…) et affaiblies par un manque structurel d’eau.

Pourtant, suffisamment de mécanismes naturels  assurent, partout sur la planète, de solides garanties contre ces phénomènes.

 

Ainsi, en Californie, les 95 espèces locales de Manzanita (des arbustes à feuillage persistant) sont-elles aidées par les souris, campagnols et rats-kangourous qui ouvrent leurs fruits et en enterrent les graines pour plus tard… ou jamais, car la mémoire n’est pas le fort de ces animaux.

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Commentaire Blog d’un écologue : novembre 2013 - 21/11/13

Fraîcheurs et froidures récurrentes

Entre 1979 et 2010, 1 million de km2 de glace de mer a été perdu en Arctique et, simultanément, une hausse de la couverture neigeuse a été observée dans les parties septentrionales et centrales de l’hémisphère Nord.

Existe-t-il un lien de cause à effet entre ces deux phénomènes ?

Il semble bien que oui.

En raison de la progression continue des émissions de gaz de serre (42 milliards de tonnes en 2012), la température en Arctique a augmenté, en moyenne, de 3° C dans l’atmosphère, et de 5° C dans l’océan (alors qu’il faut pourtant 1000 fois plus d’énergie pour élever une température d’océan qu’il n’en faut pour accroître celle d’une atmosphère).

Le niveau estival le plus bas de la glace de mer Arctique représentait :

-  8, 5 millions de kms2 en l’an 600

- 7 en 1980

- 3, 4 en 2012.

Or, toute surface blanche renvoie au moins 80 % du rayonnement solaire vers l’espace, alors qu’une étendue plus sombre absorbe la force radiative du soleil : c’est ce dernier phénomène qui se produit avec de la mer remplaçant de la glace.

Une bonne partie de cette chaleur supplémentaire absorbée par un océan Arctique davantage liquide que gelé est restituée, à l’automne, à l’atmosphère Arctique.
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Commentaire Blog d’un écologue : juillet 2013 - 5/08/13

Insolites gaz de serre

De mieux en mieux connus pour leurs rôles dans le réchauffement de l’atmosphère terrestre, les gaz à effet de serre le sont moins pour leurs influences persistantes au sein d’espaces parfois inattendus.

Ainsi, entre l’an 850 et l’an 1850, l’humanité a diminué le couvert végétal planétaire afin de pouvoir utiliser de nouvelles terres agricoles, provoquant une émission massive de co2 issue de ces défrichements.

Aujourd’hui encore, 9 % des actuelles hausses des températures sont dues à l’action du co2 alors émis.

Aujourd’hui encore, 30 % des gaz de serre actuellement dans l’atmosphère sont le fruit des déboisements intervenus au cours de cette même période dans les seules Chine et Inde.

Entre 200 et 2000 kms au-dessus de la planète, l’influence des gaz de serre n’est pas non plus négligeable.

A certaines de ces altitudes, il n’est pas rare d’y trouver une concentration de co2 progressant de 10 ppm/décennie (ppm : parties par million, c’est-à-dire 1 gramme de co2 pour 1 tonne d’air atmosphérique).

Ces concentrations ont pour effet de diminuer la densité atmosphérique de ces espaces (entre 3 et 5 % / décennie selon les altitudes), d’autant plus que l’atmosphère s’amincit à ces hauteurs.

Cette baisse de densité atmosphérique favorise une longévité accrue (+25 %) des débris spatiaux, augmentant ainsi leurs collisions avec des engins en activité (satellites, télescope Hubble, etc…).

Sur notre bonne vieille terre, les espaces intérieurs de bâtiments peuvent concentrer jusqu’à 2500 ppm de co2 (contre 400 dans l’atmosphère en 2012), ce qui entraîne une altération de la cognition des personnes s’y trouvant, notamment celles d’enfants et adolescents passant plusieurs heures dans des salles de classe insuffisamment aérées.

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Commentaire Blog d’un écologue : mars 2013 - 8/04/13

Noli me tangere !

Le rotifère bdelloid est un micro-organisme vivant essentiellement en eau douce.

Son nom lui vient d’une paire de cils en forme d’hélices, tourbillonnant en sens inverse autour de sa bouche afin d’y rabattre eau et nourriture.

Composée presque toujours de femelles se reproduisant par clonage, cette espèce contribue à épurer les eaux dulcicoles depuis environ 30 millions d’années.

Lorsqu’un rotifère bdelloid se sent menacé par un virus, un parasite ou un danger environnemental, il enclenche un processus d’autodéssèchement qui le réduit à l’état de poussière, état qu’il peut conserver pendant plusieurs années, poussière que les vents emportent loin de la menace qu’il a identifiée.

C’est jusqu’à parfois plusieurs centaines de kilomètres de distance qu’il reprend son état originel, poursuivant ainsi son existence sans encombres.

Bon nombre des environ 30 millions d’espèces peuplant actuellement la terre disposent de mécanismes aussi efficaces, ou modifient radicalement leurs comportements, afin d’échapper, souvent avec succès, aux bouleversements écologiques déclenchés par l’espèce humaine qui, pour sa part, n’a pas de telles dispositions, ni ne veut changer son mode de vie  : elle favorise ainsi d’autant plus un avenir des plus hypothétiques pour elle-même.

 

Source :

- Like little escape artists,rotifers elude their ennemies by drying up and-poof !, traduit en français sur Newswise.com, 26.01.2010.

 

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Commentaire Blog d’un écologue : novembre 2012 - 20/12/12

Haute attitude

Les oies à tête barrée tiennent leur nom des bandes sombres qui figurent à l’arrière de leurs têtes. Au printemps et à l’automne, elles migrent vers les hauts plateaux Chinois ou Mongols, et inversement. Pour ce faire, elles doivent franchir les plus hauts sommets Himalayens.
Leurs poumons sont plus grands que ceux des autres variétés d’oies, et la densité plus élevée des vaisseaux sanguins dans les muscles de leurs ailes permettent à l’oxygène d’y être plus rapidement acheminé et diffusé.
C’est pourquoi elles peuvent voler jusqu’à 9000 mètres d’altitude, ce qui, pour un humain, reviendrait à pouvoir courir un marathon aux mêmes hauteurs que celles atteintes par un vol commercial d’avion.
Sans nécessiter de complexe appareillage, les oies à tête barrée disposent également d’informations météorologiques aussi fiables que celles des alpinistes.
Par exemple, en s’envolant du niveau des mers, les oies mettent 8 heures pour franchir l’Everest d’une seule traite : les cordées les aperçoivent exactement durant les mêmes fenêtres météo que ces escaladeurs utilisent.
Les oies à tête barrée savent donc en partant que le temps y sera calme 8 heures plus tard.

 

Sources :

- The trans-Himalayan flights of bar-headed geese,Proceedings of National Academy of Science, 31.05.2011 ; traduit en Français sur le site internet, Physorg.com, 07.06.id.
Invigorated muscle structure allows geese to have the Himalayas, Physorg, 28.07.2009.
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Commentaire Blog d’un écologue : juillet 2012 - 7/08/12

Abeilles domestiques non indispensables

En Grande Bretagne, les abeilles domestiques ont diminué leur pollinisation de moitié depuis 1980.

Dans le même temps, les plantes cultivées nécessitant une pollinisation ont cru de 14% en moyenne.

Pourtant, aucune diminution de récolte, due à des difficultés de pollinisation, n’a été enregistrée sur cette période, ni en Grande-Bretagne, ni ailleurs sur la planète où cette double évolution s’est généralisée ces trente dernières années.

Cela est peu surprenant : depuis des dizaines de millions d’années qu’elles existent, les plantes ayant besoin d’une pollinisation (concombre, cerise, trèfle, noix, courge, pastèque, luzerne, oignon…) ont eu recours à des pollinisateurs sauvages, et ce bien avant l’invention des ruchées par l’espèce humaine il y a environ une dizaine de milliers d’années.

Parmi eux, les méconnus syrphes occupent une place significative.

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Commentaire Blog d’un écologue : mars 2012 - 6/03/12

Pertes de contrôles naturels

L’écran d’ozone stratosphérique s’étage entre 18000 et 37000 m environ.
Sa mesure s’effectue en unité Dobson (du nom du scientifique qui l’a conçue), chaque unité représentant 10 micromètres (soit 0,01 millimètre).
Malgré ce peu d’épaisseur, il protège efficacement des ultra-violets rayonnés par le soleil.
Mais l’écran d’ozone stratosphérique contrôle aussi un certain nombre de mécanismes naturels, sérieusement mis à mal par la diminution de sa surface.
Des mesures opérées dans l’océan Austral ont montré une baisse affectant jusqu’aux deux-tiers de la production de phytoplancton : lorsque l’écran d’ozone atteint moins de 300 unités Dobson, la concentration de chlorophylle diminue, occasionnant une moindre activité planctonique.
Dans ce même océan, la déplétion de l’écran d’ozone se traduit par une diminution de ses capacités d’absorption de gaz de serre : en temps normal, cet océan absorbe à lui seul 15 % des émissions humaines de CO2.
L’évolution de la concentration d’ozone depuis 1975 ne le permet plus : sa présence continûment en baisse fait que des vents plus puissants soufflent sur l’océan Austral, mélangeant eaux de surface et eaux plus profondes riches du CO2 précédemment absorbé, ce qui sature les organismes phyto et zoo planctoniques pourtant naturellement absorbeurs.
Plus largement, l’amincissement de l’écran d’ozone modifie la circulation atmosphérique dans les latitudes basses de la planète : cela a pour conséquence de favoriser l’accroissement de violentes précipitations du Pôle Sud à la ligne équatoriale, comme en ont récemment témoigné le Brésil, l’Afrique du Sud ou l’Australie.
La perte de contrôle des ultra-violets due à la diminution de l’écran d’ozone contribue également à la disparition des Amphibiens : 150 espèces ont disparu depuis 1980, alors que leur rythme naturel d’extinction est d’une variété tous les 250 ans.

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